LES PROCESSUS D’INDIVIDUATION

Carl Gustav Jung (psychiatre suisse un moment dauphin de Freud avant de s’en éloigner) avait une vision globale de l’individu. Il considérait l’inconscient comme positif car source du potentiel créatif de l’homme.

Ces archétypes seraient une expression métaphorique de notre structure profonde, des différents éléments de notre personnalité. Chargés d’énergie transformatrice, ils apparaîtraient notamment dans les rêves, lorsqu’un problème les met en action ou lorsqu’une situation psychologique doit évoluer.

L’individuation : un processus en 5 étapes.

Selon Carl Gustav Jung, le processus d’individuation consiste à équilibrer ces archétypes, à permettre à tous ces éléments de l’Être : Persona, Ego, Ombres, Anima & Animus, d’exister individuellement à l’intérieur du Soi.

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Jung décrit l’individuation comme une quête solitaire apparentée à un processus de morts successives.

Le développement et la réalisation de l’individu ne s’obtient qu’en résolvant les opposés, c’est-à-dire les contradictions inhérentes aux structures. Le Moi se déplace alors de son centre fictif, la Persona, jusqu’au vrai centre de l’individu, la création de soi-même.

L’individuation est caractéristique de la seconde moitié de la vie : quand l’homme a établi sa place dans le monde, une nouvelle exigence peut se faire valoir à lui, celle d’être vraiment lui-même, être ce qu’il est, tout ce qu’il est et seulement ce qu’il est. C’est l’archétype du choix qui suscite et dynamise ce processus. Un individu peut alors questionner tous les aspects de sa personne et notamment sa part d’Ombre.

 

Les archétypes sont doués d’une initiative propre et d’une énergie spécifique. Ils peuvent aussi, à la fois, fournir dans la forme symbolique qui leur est propre une interprétation chargée de sens et intervenir dans une situation donnée avec leurs propres impulsions et leurs propres pensées. À cet égard, il fonctionne comme des complexes. Ils vont ils viennent à leur guise et souvent ils s’opposent à nos intentions conscientes ou les modifient de la façon la plus embarrassante. Nous pouvons percevoir l’énergie spécifique des archétypes lorsque nous avons l’occasion d’apprécier la fascination qu’ils exercent. Ils semblent jeter un sort. » du livre Carl Gustave Jung « L’homme et ses symboles » Robert Laffont (1964)

 

 

La liberté dit Jung, ne s’atteint qu’à travers le processus d’individuation.

Dans ce processus d’individuation, quatre étapes (la survie, la différenciation, la construction et l’harmonie) mènent à la cinquième (la transcendance ou réalisation de soi).

Première étape : le temps de la survie.

C’est la phase d’adaptation qui correspond à l’enfance et au premier temps de la vie d’adulte, quand nous apprenons à obtenir une sécurité affective en réglant le comportement en fonction de ce qui est attendu de nous. Cette tendance conduit à adopter un personnage qui ne reflète pas la totalité de l’Être. Une partie de nous et niée, refoulée dans l’inconscient

Deuxième étape : le temps de la différenciation.

C’est la phase de l’affirmation de sa différence, de son identité personnelle et professionnelle, phase d’autonomie et de prise de pouvoir et parfois de domination de l’autre. Nous commençons à réaliser que le personnage que nous avons adopté nous étouffe. Ce que Jung appelle l’Ombre, ce qui sommeille en nous et que nous n’avons pas encore choisi d’être, se rappelle à nous par vagues de nostalgie, de bouffées dépressives.

Troisième étape : le temps de la construction.

C’est le temps de l’intégration dans la communauté, de la prise de responsabilité collective. C’est aussi le temps du doute, du questionnement. Nous commençons à réévaluer notre parcours et à remettre tout en question. Nous vivons les limites de notre personnage qui se fissure pour laisser émerger le refoulé. Côté lumière, nos vraies aspirations émergent. Côté Ombre, la colère et les dérapages peuvent s’exprimer.

Quatrième étape : le temps de l’harmonie.

C’est le début de la réconciliation, de l’intégration des opposés. Les aspirations de l’enfant peuvent être entendues. La Persona (le personnage) et le vrai Soi commencent à se parler. L’incertitude et la confusion perdent du terrain. La quête de reconnaissance cède le pas au désir de ne plus se mentir, ni de se trahir. C’est le moment où nous pouvons choisir de réorganiser nos priorités, de développer nos potentiels.

Cinquième étape : le temps de la transcendance.

C’est le temps de l’individuation : nous sommes complets, nous acceptons nos imperfections, nos désirs contradictoires. Nous accueillons nos émotions et nos ressentis sans les juger. Nous nous intéressons à notre raison d’être, à notre utilité au sein du collectif. La dimension spirituelle est réinvestie, nous nous sentons reliés au vivant et à l’ensemble de l’univers.

Source du « tarot des archétypes ». De Arnaud constancias.

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