Pas de hasard de tomber amoureux

Nous ne tombons pas passionnément amoureux de ce qui n’est pas irrésistiblement à conquérir.

Et quelle plus grande conquête que celle de l’inaccessible, du disparu, du bourreau, devenu par conséquent traumatique ?

Quelle plus grande reconstruction que celle du champ de ruine qu’est l’enfance saccagée par l’abandon, le rejet ou la trahison des parents ?

Alors arrive un jour où la projection de notre drame existentiel nous fait aimer si fort que nous disparaissons sous le poids de cette vague qui nous submerge, qui n’est pas tant une vague d’amour qu’une vague de magnétisme traumatique, sans nous rendre compte que la seule chose dont nous sommes « tombés amoureux » est le mirage d’une guérison provenant de l’extérieur.

Cette confiscation, pouvant prendre la forme d’une dépendance affective, n’est alors permise que par un certain désamour du soi.

Celui-là même que l’enfant s’inflige en réponse au manque d’amour de ses parents.

 

 Extrait des livres « Par un Curieux Hasard »

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