L'anima
Dans la psyché masculine, la figure représentant l’anima est toujours plus ou moins associée à celle de la mère.
L’archétype maternel n’est pas toujours systématique selon Jung.
C’est par l’intermédiaire de certaines de ces représentations féminines (archétype amazone, femme fatale, déesses, sorcières, les fées …) que l’homme découvre et intègre un état perceptif plus subtil et qu’il peut développer des qualités d’empathie et de compréhension intuitive. Quelques-unes de ses facultés dites « féminines » lui offrent la possibilité d’élargir son champ de conscience et son psychisme tout entier.
Ces teneurs sont profondément dissimulées dans l’inconscient de l’homme.
Et avant d’atteindre une expression évoluée, généreuse, aimante, elles vont se manifester par les travers et les insuffisances inhérentes à la nature féminine c’est à dire par les attitudes capricieuses, les sautes humeurs, les dépendances affectives….
Les quatre niveaux de l’ANIMA
Premier niveau
La projection sera de l’ordre du corporel et s’exprime par un comportement instinctif, la notion de beauté étant idéalisée. La curiosité est orientée vers le corps féminin. (Comme la période de recherche des adolescents)
Dans une version de la femme primitive telle Eve ou Vénus.
Dans la phase négative se dévoilent les femmes fatales, les sirènes… L’homme se retrouve alors à la merci de ses affects et de ses pulsions et ne peut prendre du recul.
Son Moi étant sous domination de ces instances, l’homme est envahi par les images de son ANIMA qui décide à sa place.
Deuxième niveau
Il se manifeste par la projection vers la femme d’action.
Le besoin de rapport de force, de rivalité, se ressent fortement. L’agressivité n’est jamais très éloignée de ce schéma.
La stimulation s’opère par une activité et une autonomie prédominante, et sa répercute sur des figures d héroïnes, espionnes, ou femmes guerrières. Exemple : Diane chasseresse, Jeanne d’Arc, amazones
Troisième niveau
Ici se sont des projections plus élevées qui s’appuient sur la sublimation du sentiment.
Il a toutefois un danger car l’identité projetée étant toujours positive, elle fait courir le risque de confondre ce schéma avec l’archétype supérieur de la grand-mère.
Une anima dominante peur enlever à l’homme sa propre puissance et son expression personnelle. À ce stade c’est l’arrivée des déesses mères, demeter, isis, la vierge Marie
Quatrième niveau
L’Anima est vecue à son plus haut niveau, celui de la sagesse transcendante.
La dimension du féminin peut entrer en contact et collaborer avec la dimension du masculin. L’Anima devient céans un véritable partenaire du moi dans sa complémentarité.
L’harmonie et la complétude offrent un réel équilibre au psychisme tout entier. Dans cette phase supérieure se dévoilent les grandes initiatrices tel qu’Athéna, Sophia…
Toutes ces dimensions de l’anima, ces quatre niveaux existent dans la psyché masculine.
La recherche et la conquête de la femme perdue s’avèrent être une véritable aventure intérieure…
L’homme participant par définition du masculin dévoile spontanément ses valeurs masculines de pouvoir, d’assurance, de direction, de force… Mais c’est par le filtre de son ANIMA qu’il sait s’émouvoir, se montrer câlin, affectueux, capricieux ou cyclothymique.
Jung dit qu’un homme est » possédé » par son ANIMA quand il est en proie à ses humeurs et à son ressentiment !
L’Anima permet à l’homme de se vivre au féminin, s’en extérioriser toutes les tendances psychiques et psychologiques, qualités et défauts et de se relier à l’inconscient.
L’Anima bien intégrée offre à l’homme la possibilité de se connecter à son monde intérieur et à son jardin secret, de pouvoir s’épancher, se confier et s’abandonner à ses émotions.
Vécue sur le mode négatif, étouffée ou refoulée, l’anima se caractérise par une susceptibilité excessive, des sautes d’humeurs, un état dépressif ou une attitude affective de dépendance et infantile, soumission voire castration…