L’AMOUR TOUT NU
« Tu dis que tu m’aimes. Tu dis que tu t’inquiètes.
Tu dis beaucoup de choses, mais les mots sont faciles.
Le genre d’amour dont je suis digne est celui qui harmonise les galaxies.
Si tu voyais mes plaies ouvertes, mes cicatrices.
Si tu voyais mes endroits sombres, en connaissais les secrets.
Si tu voyais mes fantasmes, mes pensées étranges, les élans que je n’ai pas pu effacer. Les sentiments inconfortables que j’ai essayé de cacher. Les désirs désespérés, les émois inutiles qui ne sont pas partis.
La colère qui brûle.
Le chagrin qui fait mal.
Si tu savais ce que j’ai enfoui dans mon cœur,
Ce dont je ne peux pas parler.
Si tu voyais les rides, les plis, les marques, les bosses et les blessures, les taches et les plaies. Les excroissances, les imperfections, les cheveux en bataille. Les fluides dont je ne peux pas contenir l’écoulement, les sécrétions, les odeurs, les terreurs de la nuit.
Si tu me voyais tout nu, tremblant, dépouillé de mon image, de mon maquillage et de tous ses artifices, de mes prétentions, de mes défenses, de mes barrières et de mes murs ; sans nulle part où me cacher, sans pouvoir, sans masques ; plus de personnages ni de rôle à jouer.
Et plus rien à perdre.
Si tu pouvais tout voir crûment : sans aucune censure, sans volonté de contrôle…
Est-ce que tu m’aimerais encore ?
Ton cœur serait-il ouvert ?
Tu verrais de la laideur ?
Ou tu verrais l’œuvre d’art ?
En ce cœur vulnérable.
Désireux d’être reconnu
Parfait dans son imperfection.
Tu dis que tu m’aimes. Tu dis que tu t’inquiètes.
Tu dis beaucoup de choses, mais les mots sont faciles.
Le genre d’amour dont je suis digne est celui qui harmonise les galaxies. »
Auteur du texte : Jeff Foster